FIP N°27 – 10 au 16 octobre 2021

Rassasie-nous de ton amour au matin

         Individuellement ou collectivement, nous pouvons parfois avoir le sentiment d’être abandonnés ou rejetés par Dieu.

            C’est une expérience qui est beaucoup rapportée par le peuple d’Israël dans l’Ancien Testament : quand ils sont persécutés par les voisins, quand l’impiété, la corruption et la méchanceté prennent le dessus au sein même du peuple… « Pourquoi, Dieu, nous rejeter sans fin ! » (Ps 73)

            Nous ne retrouvons pas cette lamentation dans le Nouveau Testament, sauf dans la bouche de Jésus sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Et nous, dans son corps qui est l’Église, nous éprouvons parfois cet abandon. Peut-être devons-nous, à l’école de sainte Thérèse de Lisieux, apprendre à nous abandonner nous-même :

« Moi, je me considère comme un faible petit oiseau (…). Avec un audacieux abandon, il veut rester à fixer son Divin Soleil ; rien ne saurait l’effrayer, ni le vent ni la pluie et si de sombres nuages viennent à cacher l’Astre d’Amour, le petit oiseau ne change pas de place, il sait que par-delà les nuages son Soleil brille toujours (…). Parfois il est vrai, le cœur du petit oiseau se trouve assailli par la tempête, il lui semble ne pas croire qu’il existe autre chose que les nuages qui l’enveloppent ; c’est alors le moment de la joie parfaite pour le pauvre petit être faible. Quel bonheur pour lui de rester là quand même, de fixer l’invisible lumière qui se dérobe à sa foi ! » (Manuscrit B, folio 5).

Rémy Engelmann

vicaire