Haro sur le baudet
Il y a une fable de La Fontaine qui convient aux temps qui courent : Les animaux malades de la peste. La maladie faisant des ravages, les animaux tinrent conseil pour une séance d’autocritique afin de sacrifier le plus coupable et apaiser le céleste courroux. « « Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence l’état de notre conscience. » dit le lion ». Ce dernier confessa avoir dévoré de nombreux moutons innocents et même quelques bergers : les autres animaux s’empressèrent de souligner ses scrupules pour si peu, réduisant la faute à néant. Il en fut de même quand le tigre, l’ours jusqu’au simple chien passèrent aux aveux. Vint le tour de l’âne qui avoua honteusement avoir mangé de l’herbe dans un autre pré : son crime fut jugé si abominable que seule la mort le pouvait expier.
Dans la cour des réseaux sociaux et autres médias se joue une tartuferie du même type qui consiste à désigner les responsables de la situation sanitaire : avouez ! N’avez-vous pas vous aussi négligé un moment gel, masques et distances ?
Ne nous laissons pas enchaîner par le joug de la culpabilisation, ce n’est pas celui du Christ.
Rémy Engelmann
Vicaire