FIP N°14 – 5 Avril au 25 Avril 2020

A quand la Résurrection ?

Tandis que nous entrons dans la semaine sainte, notre désir de résurrection n’a jamais été aussi grand ! Effectivement, nous espérons tous sortir de ce temps de confinement ou plutôt être débarrassé de ce Covid mortel.
Avec les disciples, nous entendons les paroles de Jésus à propos de la Pâque : « Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui : ‘Le maître te fait dire : Mon temps est proche, c’est chez toi que je vais faire la Pâque avec mes disciples’ » (Mt 26, 18). Cette année, c’est bien à la maison que nous célébrerons la Résurrection. Et c’est là que nous serons rejoints par le Ressuscité. Même si nous ne le voyons pas.
Dans la joie de la fête de Pâques, Jésus invite chacun à l’acte de foi et d’amour. Le voir, ce n’est pas encore l’aimer ! L’aimer, c’est le suivre, s’engager auprès de lui quoiqu’il arrive. Il semble que Jésus ne veut pas être un « fait observable » scientifiquement. Il veut plutôt que nous l’aimions, que nous le choisissions. Ainsi il ne se montre pas en train de ressusciter, on trouve le tombeau vide. Cependant Jésus nous prépare à poser cet acte de foi et d’amour. Lorsque le disciple bien aimé entre dans le tombeau vide, « il vit et il crut » (Jn 20, 8).
Conformément aux Écritures, Dieu l’a ressuscité le troisième jour, accomplissant ainsi toutes les prophéties. Dès le livre de la Genèse (1, 9-13), le troisième jour est celui où la terre donne son fruit. Jésus ne se compare-t-il pas au grain de blé tombé en terre qui meurt pour donner du fruit ?

Dans le contexte du confinement, laissons-nous rejoindre par le Ressuscité à la maison. C’est lui qui nous offre la paix. Prenons le temps de lire des passages de l’Écriture pour vivre ces jours saints. Et chaque jour, marquons les événements, que nous soyons seul ou en famille. Jeudi saint, prenons le temps de bénir un bon repas dans l’attente de l’Eucharistie célébrée ensemble. Vendredi saint, vénérons la croix en la regardant et en l’embrassant. Samedi saint, dans l’attente, confions-nous à la prière de Marie et préparons la fête de Pâques.

C’est en marquant ainsi notre quotidien bien concrètement avec confiance que nous découvrirons la présence du Ressuscité. Nos yeux s’ouvriront et verront au-delà du tombeau vide. Par l’Esprit-Saint, comme au jour de sa résurrection, Jésus est présent dans nos maisons : « Les portes étant closes, là où se trouvaient les disciples, par peur des Juifs, Jésus vint et se tint au milieu et leur dit : ‘Paix à vous !’ » (Jn 20, 19). Là, maintenant, est la source d’une espérance au-delà de toute espérance.
Chacun de nous peut communiquer cette confiance et cette espérance dans le Christ. C’est en transmettant le mystère de la résurrection du Christ, même très partiellement, que nous le comprenons de plus en plus. Osons chercher à communiquer l’indicible espérance !

Charles Cornudet,
Curé