« AVEC UN GRAND CRI ET DANS LES LARMES »
Que nous le reconnaissions ou pas, la perspective de notre propre mort nous touche, nous bouscule et nous atteint tous sans exception. Jésus, lui aussi, n’est pas resté insensible à l’approche de sa mort. Au contraire, il en a été profondément affecté. L’évangile de ce dimanche nous fait d’ailleurs entendre que Jésus a l’âme totalement bouleversée alors que son heure vient. L’auteur de l’épître aux Hébreux dira même que c’est « avec un grand cri et dans les larmes » que le Christ présenta « des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort ».
Si Jésus ne cache pas sa vulnérabilité face à la mort et accepte de l’exposer, c’est pour que nous reconnaissions à notre tour notre propre vulnérabilité et qu’ainsi nous nous en remettions avec un abandon toujours plus grand, « avec un grand cri et dans les larmes », comme le Christ lui-même l’a fait, à Dieu qui seul peut nous délivrer du tombeau et nous rendre la vie définitivement.
Alors que la pandémie actuelle nous invite à grandir dans cet abandon au Père et que le chemin du Carême est un temps particulièrement propice pour cela, que les derniers jours qui nous séparent de la fête de Pâques nous aide donc à redire jour après jour avec le Christ : Père, en tes mains je remets mon esprit !
Jean-Basile Gras
Vicaire